théâtre craie

Le texte de Minyana se vocifère de l’intérieur

Le besoin de parole fait éclater le corps, presque sans tendresse. Cette impression d’un texte somatique, qui éparpille, nous a donné des envies de scalpel : au début le décor devait découper les corps de façon à ce qu’ils reconstituent un seul corps commun à tous. C’était comme un collage photographique.

Ce puzzle est devenu une attention acérée pour un œil, un cou, une tête, des doigts, qui inscrivent les lieux sur le corps lui-même. Il s’agit bien entendu d’images, de sensations. Le spectateur verra une recherche perpétuelle de positionnement de l’acteur. Les chambres ce sont ces négatifs de paroles, c’est chaque personnage vu de l’intérieur, "chambre noire", lieu clos, lieu pour dire.

Le décor actuel s’appelle armoire. L’armoire c’est le seul accessoire nécessaire qui découle du texte. Dans cette armoire-maison, les paroles se déversent simultanément. Les personnages ne peuvent en sortir, il ne peuvent changer le déroulement antérieur de leurs vies, les photos qu’ils ont prises, la texture de leur chair.

Chambres rassemble des textes qui nous ont tout de suite investis. La distribution s’est faite naturellement chacun ayant choisi son personnage d’emblée, sans discussion entre nous. Ces paroles nous ont tout de suite été très intimes. Ce sont des textes qui nous font aussi parler de nous.

Mise en scène : Claire Rengade

Avec : Marie-Line Chef, Franck Giraud, Aline Mollion, Claire Rengade, Clarisse Véga

Décors : Régis Péricot

Lumières : Pascal Fellmann

Direction d’acteurs : Mireille Antoine

Création au Théâtre des Clochards Célestes ( Lyon), au Festival Court-circuit (Lyon) et au Théâtre de Vénissieux.

Chambres

1997-98