Depuis 2002, la compagnie théâtre Craie est régulièrement présente en Lorraine, à l’initiative du Parc Naturel Régional de Lorraine (PNRL), qui commande à Claire Rengade des textes à jouer issus du territoire. Des résidences en compagnie chez l’habitant naissent des spectacles écrits autour d’un paysage humain saisi au présent.
Sont ainsi représentés Rezonville Melodie 1870 en 2002, C’est pas arrosé avec l’eau du ciel en 2003, 2004 et 2005, puis un documentaire de fiction de Seb Coupy du même titre est tourné avec l’équipe et les habitants à partir de ce texte, sur le même site en 2004-2005.
En 2004 également,la compagnie présente une inauguration des œuvres de Philippe Cusse et Laurence Kaisergruber au Festival des jardins du PNRL, avec un spectacle qui devient aujourd’hui Si on est trois par contre il faut être d’accord. Ce texte, qui vient de recevoir l’aide à la création de la DMDTS, sera créé à Lyon en 2008-09.
En 2006, alors que le chantier du TGV-Est touche à sa fin, le Parc Naturel Régional de Lorraine et le Pays de Val de Lorraine commandent au théâtre Craie une nouvelle création, pour donner une dimension orale à ces paysages en mutation extraordinaire du fait de la traversé de la Ligne à Grande Vitesse.
Le travail chemine parallèlement aux projets du paysagiste Alexis Pernet et du photographe Kristof Guess présents depuis plusieurs années le long du chantier.
Après plusieurs semaines de résidence chez l’habitant avec les comédiens, Claire Rengade écrit ce texte à La Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon , en résidence d’auteur.
Le spectacle sera mis en espace le long de la ligne, du 18 au 20 mai 2007, entre Rouvrois-sur-Meuse et Pagny-sur-Moselle.
Sur cette résidence j’ai été frappée par le gigantisme des travaux, comme tout le monde je pense, et dans ce grand immense chantier, la quantité impressionnante de petites mains, l’attention du détail même dans le grand.J’ai rencontré des personnes de tout bord, autour, sur ,dedans la ligne, d’âges et de métiers divers, actifs retraités, enfants et adolescents, de nationalités diverses aussi, parce que c’est une aventure multiculturelle, et nous avons parlé de nous, de cette vitesse qui nous vient à portée de main ou d’œil, des nouvelles technologies et de cette fascination de la technique, du travail collectif et de l’avis individuel, des passions et des colères, et ce tout mène à un texte mordant, agité, décollé du réel.On met une distance, la poésie peut ça.On va bavarder toutes nos images mêlées.— Claire Rengade —